vendredi 18 avril 2014



Où sont passées mes années délaissées
Pour des gloires embrassées ?
Où sont passées mes amours abandonnées
Pour des caprices enviés ?

Où sont passées mes rencontres aimées
Pour des histoires fanées ?
Où sont passés mes bonheurs passés
Pour des caresses oubliées ?

J’erre encore dans ce passé,
Leurre de l’humanité
Pour un futur forcé
Et un temps dépassé.

Je suis lasse de tant d’années !
Je laisse à tous mes nouveaux-nés
Ces petits mots dépoussiérés
Que je peux leur donner.

AVANT APRES

mardi 15 avril 2014

VIEILLESSE

guerre

 
MAUX SURREALISTES Je circonvole dans les maux de mon moi Labyrinthique et chaotique Enchaînée dans les fonds gluants De ma chair putrifiante ; mes cris crachent Les baves charognardes de mes mots étalés Et ma mort, cadavre satisfait, se dore Sur les grèves crevées de mon corps abandonné. Celle-là m’a eue, je la lui donne cette vie Pourrissante et moisissante accrochée Au bonheur fluidissant des marées océanes. Elle a percé mon âme et ma foi pour dévorer Mes derniers espoirs engloutis dans une paix Mortifiante et froide, elle a pris ma main, Epousailles tardives, et l’a donnée aux crachats Des lames languissantes des eaux déifiées Pour en faire un amas de pierres immondées. Que ce moi des maux dorme à tout jamais Dans mes mots cachetés et épileptiques !
GUERRE Guerre impunie, insolente, Que des hommes s’acharnent à te séduire En donnant leur dernier soupir. A tes faveurs de courtisanes inassouvis Tu craches sur le déshonneur De ces hommes infidèles et cruels ; Tu arraches leur cœur pour le jeter En pâture aux vautours, qui rodent Autour de ton odeur pestilentielle. Tu entretiens des charniers, pour en faire Du fumier, où quelques bâtards naissent, Fidèles à tes orgies. Guerre sans pitié, indomptable, Que des hommes combattent parfois Pour se glorifier de quelques faits d’armes En massacrant pour toi des peuples rebelles. Toi, charogne impénitente, tu bois Tout ce sang versé, pour nourrir à nouveau Ta soif de cruauté et t’enivrer De la bêtise humaine. Comme je te hais ! Bête immonde, que la folie Du monde entretient sans cesse pour assouvir Leur vengeance sans gloire en t’immolant Au bûcher de leur violence.
Comment dire… Que l’herbe pour moi n’est pas verte Mais tendre, Que le soleil pour moi ne brille pas Mais brûle, Que la nuit pour moi n’est pas noire Mais claire. Comment dire tout ça ? Comment dire… Que la nature pour moi n’est pas sereine Mais monstrueuse, Que l’oiseau pour moi ne chante pas Mais crie, Que l’été pour moi n’est pas chaud Mais glacé. Comment dire tout ça ? Comment dire… Que l’être humain pour moi n’est pas vivant Mais mort, Que la terre pour moi ne tourne pas Mais chavire, Que le ciel pour moi n’est pas bleu Mais immense. Comment dire tout ça ? Comment dire… Que les mots pour moi ne sont pas beaux Mais cruels, Que les paroles pour moi ne sont pas belles Mais futiles, Que les romans pour moi ne sont pas vains Mais réels. Comment dire tout ça ? Comment dire… Que les couleurs pour moi n’existent pas Mais scintillent, Que la peinture pour moi ne m’aime pas Mais me construit, Que l’art pour moi ne me croit pas Mais me détruit. Comment dire tout ça ? Comment dire… Que la vie pour moi ne me voit pas Mais m’anéantit Que le bonheur pour moi ne me parle pas Mais m’enchante, Que la mort pour moi ne me tue pas Mais m’appelle. Comment dire tout ça ?